mercredi 20 avril 2011

Fanette Mellier

Fanette Mellier est une graphiste française. Son travail concerne essentiellement les domaines de l’édition littéraire et de l’action culturelle et sociale, et ses recherches s’attachent avant tout à l’objet imprimé.






















Présentation de quelques travaux:

Dans la lune
La phase d’impression dans les travaux de Fanette Mellier (offset ou sérigraphie) revêtent souvent une dimension expérimentale et permettent d’aborder différentes questions, liées à la temporalité, la matière ou l’aléatoire…

Dans l’exposition dans la lune, elle présente « un cycle lunaire en sérigraphie, dans lequel chaque lune est sur-imprimée à la lune précédente par les bons soins de Lézard graphique. Ainsi, au début du cycle, la lune est formée d’une seule couche de couleur. À la fin du cycle, la lune est sur-imprimée aux 30 couches précédentes.
Les aléas colorés, les jeux d’opacité, la sensualité des encres et les coulures aléatoires incarnent l’évolution du cycle. L’expérimentation de la plasticité sérigraphique est au cœur du projet. La thématique se situe à mi-chemin entre science et pure poésie : sa matérialisation oscille entre contrainte technique et expérimentation.
La scénographie prend en compte cette dimension didactique et rêveuse, avec la création d’un mobilier original du scénographe
Grégoire Romanet. Les lunes, enchâssées dans un support en bois et disposées selon la logique calendaire, seront mises à l’horizontal au fil des jours. A la fin de l’exposition, l’ensemble composera une immense planche didactique. La question de la déambulation et de la lumière sont au cœur de ce dispositif scénographique.»

























Le bleu du ciel dans la peau

Texte d'intention de Fanette Mellier, graphiste à l'initiative du projet
«Chaumont : fictions (des livres bizarres)» :

«Ce texte de Manuel Joseph est une sorte de mode d'emploi, court mais dense, indiquant comment se tatouer en prison, avec les moyens du bord. La langue est directe et stratifiée, oscillant parfois entre violence, cynisme et tendresse. À la différence des autres textes qui m'ont été donnés à mettre en page lors de ma résidence à Chaumont, celui-ci est très court. Il n'y a pas matière à faire un livre au sens traditionnel. L'ambiguité du statut de cette édition est assez cohérente avec la langue elle-même, inclassable.

La mise en page du texte par l'auteur m'a semblée signifiante, à l'état brut. L'esthétique "par défaut" de Word, efficace, dépouillée et pauvre entre en résonnance avec le texte et constitue un bon point de départ pour la mise en forme de l'ouvrage. Le livre, ou plus exactement la brochure, s'apparente donc à un texte Word de 4 feuilles format A4, pliées en 2.
D'étranges détails viennent troubler cette banalité formelle. Le texte est ainsi relié par 3 agraphes metalliques ("morts aux vaches!"), qui piquent le texte en son cœur tout en le transformant en livre. La lecture est heurtée: il faut le dégrapher, ou bien lire "autrement".
Le texte subit des distorsions étranges, dans l'idée des tatouages qui subissent les distorsions de la peau, appliquées ici au papie: des "greffes" de texte, baveuses et organiques.
Plus on va vers le centre de la brochure, plus le papier est fin et fragile, une sorte de progression "épidermique" allant du simili cuir blanc au papier offset 60 grammes.
Suivant cette progression vers le centre, la couleur de l'encre évolue, passant du noir à une couleur de tatouage dilué.»














Format 15x21cm
16 pages intérieures imprimées en tons directs